Lorsque l’on habite une région, nous avons très rarement l’occasion de séjourner dans les hôtels et châteaux locaux. Et c’est bien dommage car on passe à côté de petites pépites sans le savoir.
Non loin de chez nous prend place un magnifique château, le Château de Gilly, qui a fêté en 2018 ses 30 ans de rénovation et de réhabilitation. Avant que des propriétaires s’en mêlent, le château, qui datait du XVIème siècle, tombait en désuétude. Toute cette partie de la Côte d’Or a beaucoup été influencée par l’Abbaye de Citeaux (à une dizaine de kilomètres) et des moines cisterciens. Le château est d’ailleurs remis en état et reconstruit grâce à Nicolas Boucherat II, 51ème abbé de Cîteaux. Si vous êtes féru d’histoire, toute cette partie historique pourrait vous passionner ! Et les employés de l’hôtel se feront une joie de vous en raconter les moindres détails.
Le château tel que nous le connaissons aujourd’hui, réhabilité en hôtel, date donc de 1988. Si l’intérieur promet quelques surprises, l’extérieur est lui aussi à voir ! Devant le château, un grand jardin à la française extrêmement bien entretenu où il fait bon se promener et flâner, à la découverte d’œuvres d’art que le château expose tous les ans dès les beaux jours venus. Tout au fond, un cours de tennis pour les sportifs et une piscine extérieure pour ceux qui préfèrent se la jouer lézard. J’ai même lu sur le site de l’hôtel que des vélos étaient à disposition gratuitement. Nous n’en avons pas profité, mais ce moyen de transport est idéal les beaux jours arrivés pour profiter de la région, découvrir les alentours, le Clos Vougeot par exemple, et se promener au cœur des vignes.
Sur le côté du château, une petite promenade vous mènera le long d’un cours d’eau à la découverte du petit village de Gilly-les-Citeaux et notamment de son église, juste derrière.
Le Château de Gilly dispose de 48 chambres, dont un spacieux duplex dans une dépendance juste à côté et une magnifique suite, renommée en l’honneur du Père Abbé. Nous avons eu la chance de visiter certaines chambres et suites lors d’une journée porte ouverte, et cette dernière nous a impressionné. Grande, spacieuse et lumineuse, elle détonne par sa décoration à dominante bleue et son petit salon privé. Mais le clou du spectacle reste la salle de bain, entièrement vêtue de bois foncé, et son immense douche italienne. La suite du Père Abbé est la seule du Château à disposer d’un accès réservé par un escalier qui surplombe les douves autour du bâtiment. Rien de tel pour entrer dans l’ambiance.
Les autres chambres sont toutes décorées dans un même style, fait de meubles anciens, de motifs et de tapisseries sur les murs. Je vous l’accorde, il faut aimer, mais je peux comprendre que l’ambiance royale peut en dépayser plus d’un.
A l’intérieur du château, une petite visite s’impose : les anciennes cuisines servent aujourd’hui de lieu de détente avec ses canapés et son billard, l’ancien cellier des moines accueillent la salle du restaurant et les cours abritent des terrasses pour l’été. Le château accueille d’ailleurs souvent des spectacles, des concerts, des apéritifs… pour dynamiser les soirées.
Pour notre soirée exceptionnelle, nous avions réservé une suite, la Junior suite plus précisément, très agréable et surtout spacieuse ! En arrivant dans la chambre, nous sommes tombés nez à nez avec un petit salon privé, idéal pour profiter de la fin de journée et se délasser. Dans la pièce suivante, un immense lit très confortable,, des fauteuils pour lire ou regarder la télé et enfin un bureau pour préparer sa prochaine journée. Le mobilier et l’ambiance est assez ancienne, mais sans que cela ne tombe dans le vieillot. D’habitude je n’aime pas du tout ce style de décoration, mais ici le décor traditionnel va avec l’ambiance générale. J’ai par contre été déçue par la salle de bain, un peu basique et pas très moderne pour moi.
Le soir, nous avions réservé au restaurant de l’hôtel, le Clos Prieur, pour y prendre le dîner. Le restaurant gastronomique prend place dans l’ancien cellier des moines, une magnifique pièce haute, entièrement voûtée et en pierre. Il est rare de dîner dans un tel cadre, aussi impressionnant et bien entretenu. On se doute qu’il est chargé d’histoire.
Plusieurs menus à disposition, le « Clos Prieur » à 54€ (entrée/plat/dessert) et le « Grands Crus » à 74 € (entrée/poisson/viande/dessert). Pour un soir, nous avons préféré opter pour le premier qui est entièrement suffisant.
Tout était agréable, je me suis régalée du début à la fin, sans pour autant être surprise et subjuguée par l’un des plats.
Le point d’orgue du séjour a été pour nous sans conteste le petit déjeuner ! Servi dans une salle traditionnelle, avec poutres apparentes et peintures d’époque, ce premier repas de la journée est magnifique ! Le choix est immense, tout est absolument délicieux ! Nous nous sommes vraiment régalés, c’est sûrement l’un des meilleurs petits déjeuners que nous n’ayons jamais pris. Il y a de tout, pour tout le monde et toutes les habitudes alimentaires : des viennoiseries, du pain frais, des cakes, de la brioche, des petites crêpes, des œufs frais, de la confiture (une dizaine de parfums différents), des yaourts locaux (produits dans l’usine du village), des œufs brouillés, des saucisses, du bacon, du saumon fumé, de la charcuterie, du fromage, des jus de fruits frais et bien sûr thé/café/chocolat chaud. De quoi se ravitailler et prendre des forces pour la journée à venir !
Nous avons adoré ce court séjour dans notre propre région, dans un si joli château. Tout est fait pour que vous passiez un séjour inoubliable, de la chambre, au repas, en passant par le petit déjeuner. Si vous avez l’occasion (et les moyens) de faire une étape en Côte d’Or, même pour une nuit, je vous conseille sans hésiter le Château de Gilly.
La saison idéale reste pour moi septembre/octobre, quand les beaux jours sont encore présents (histoire de profiter de la piscine !) et que les vignes ont changé de couleurs et ont revêtu leurs habits dorés. C’est époustouflant de beauté !
Non loin du château, je vous conseille de ne pas manquer le Clos Vougeot, l’Abbaye de Cîteaux et bien sûr une dégustation de vin chez un producteur/exploitant, que vous n’aurez aucun mal à trouver sur la Route des Grands Crus. Ou pourquoi pas une balade explicative dans les vignes, en compagnie de Sandrine Lanaud, du Clos de Bourgogne.
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