Je ne vous apprends rien, la renommée mondiale de la ville de Dijon est surtout basée sur sa moutarde.
Mais la belle n’a pas que ce condiment un peu piquant à offrir ! Dijon regorge de spécialités culinaires aussi délicieuses les unes que les autres : la crème de cassis (notamment pour le Kir), le jambon persillé, les gougères… et ma préférée : le pain d’épices !
Je ne suis pourtant pas une grande férue d’épices, mais le pain d’épices de Dijon a la particularité d’être considérablement doux et parfumé, et pas du tout épicé. Et si, à une époque, la ville comptait plus de douze fabriques de pain d’épices, aujourd’hui, la Maison Mulot & Petitjean est le seul et unique producteur de la région. L’entreprise s’est transmise de génération en génération, pour fêter en 2021 ses 225 ans d’existence et de prospérité !
Le musée Mulot & Petitjean à Dijon
Alors évidemment, depuis sa création en 1796, les outils ont évolué et changé, mais Mulot & Petitjean met un point d’honneur à respecter le savoir-faire et la recette originelle, sans pour autant oublier de se renouveler et d’innover.
Depuis quelques années, l’entreprise a inauguré un espace muséographique au sein de son usine de production, consacré au pain d’épices, à la famille et à son histoire. 450 m² d’explications et de détails historiques qui vous passionneront j’en suis sûre.
J’ai profité une fois de plus de mon pass Découverte Bourgogne Franche-Comté pour enfin m’y rendre pour la première fois. J’ai appris tellement de choses ; la visite dure un peu moins d’1h, via un audio guide qui vous est confié et des vidéos extrêmement bien faites, disséminées dans chaque pièce.
D’où vient le pain d’épices de Dijon ?
On y découvre ainsi l’histoire de la famille à travers les différents ancêtres (l’histoire a commencé en 1796 avec Barnabé Boittier et n’a plus jamais quitté la ville de Dijon) et surtout l’histoire du pain d’épices et son origine. Saviez-vous que les premières traces de ce qu’on appelle pain d’épices aujourd’hui ont été trouvées… en Chine ?! À l’époque, ce pain que l’on appelait « Mi-kong » servait de ration de combat pour les cavaliers de Gengis Khan. Il était alors composé de farine et de miel. Il a ensuite été rapporté en Occident grâce aux Croisades et depuis, selon les traditions et les régions, les ingrédients ont beaucoup variés.
Le pain d’épices de Dijon a pour particularité d’être à base de farine de froment et de contenir 3 épices principales : l’anis étoilé, du citron et de l’orange. Ici, pas de gingembre, cannelle, clou de girofle ou noix de muscade… et c’est notamment pour cela qu’il est si doux (et que je l’aime tant). Le pain d’épices Mulot & Petitjean est légèrement parfumé et très gourmand. Il peut ainsi se déguster à tout heure de la journée ou servir dans différentes recettes, salées ou sucrées, sans prendre le pas sur l’ingrédient principal (le foie gras, l’Époisses ou des fruits rouges…).
Comment est fabriqué le pain d’épices de Dijon ?
Grâce à des témoignages d’employés de la Maison, vous allez apprendre au cours de votre visite comment est fabriqué le pain d’épices Mulot & Petitjean, et même pouvoir admirer, si vous avez de la chance, la ligne de production. Plus de 500 tonnes sont produits par an et sortent de l’usine de Dijon !
Pour réaliser un pain d’épices de Dijon dans les règles de l’art, il faut d’abord réaliser une pâte mère, composée de sucre, de miel (toutes fleurs) et de farine, qui sera ensuite conservée pendant plusieurs semaines. À cela sera ensuite ajouté des poudres levantes, des épices et des jaunes d’œufs. Pas d’ajout de beurre ou de matières grasses, car un pain d’épices de Dijon doit contenir moins de 3% de matière grasse. Selon la recette et les finitions peuvent ensuite être ajoutés des fruits confits, du glaçage ou de la confiture, pour les célèbres nonnettes (des petites bouchées de pain d’épices fourrées à la confiture).
La visite de la fabrique se termine par une dégustation de 4 produits emblématiques de la marque : le pavé de 6 kilos (vous n’en aurez qu’une petite tranche rassurez-vous), une nonnette, un glacé mince (qui remplaceront les boudoirs par exemple) et une Jacqueline.
La Jacqueline est une petite friandise absolument irrésistible, reprise il y a quelques années par la maison. Elle avait été inventée en 1926 par Anthonin Michelin, à Dijon, et avait été appelée ainsi en référence au célèbre Jacquemart de Dijon (horloge à automate qui surmonte l’Église Notre-Dame). Fourrée au praliné ou à la nougatine, la Jacqueline est ensuite enrobée de meringue à la main. C’est absolument délicieux !
La boutique Mulot & Petitjean
Un espace boutique en fin de musée vous permettra de découvrir les gammes entières de ce que produit Mulot & Petitjean et d’ainsi craquer pour les nombreux produits déclinés en différents parfums. Les nonnettes sont vendues dans des boites en fer magnifiquement décorées et colorées, qui vous feront un parfait souvenir de votre venue à Dijon.
Et puisque la Maison innove constamment, vous vous laisserez peut-être tenter par les nouveautés 2021 : les nonnettes poire vanille ou les mini-nonnettes salées, à l’oignon ou aux pois-chiche/menthe.
La boutique historique se trouve en plein cœur de Dijon (13 place Bossuet), dans une magnifique bâtisse à ne surtout pas manquer, mais vous pourrez également retrouver leurs produits à Beaune, à la boutique, dans des épiceries fines ou plus simplement sur la boutique en ligne.
Des animations sont organisées 1 fois par mois pour visiter la fabrique autour d’un thème et des ateliers pour les enfants sont prévus pendant les vacances scolaires. Pensez-y !