Lorsque l’on souhaite réduire ses déchets et agir de manière écologique, on pense souvent à ce qui nous entoure : le plastique ou le papier. Mais on oublie très souvent de regarder du côté de notre vie numérique ! Logique, notre empreinte numérique sur le monde est beaucoup moins perceptible et quantifiable que d’acheter en vrac ou de refuser les emballages.
Pourtant, à part quelques irréductibles, nous avons tous une vie numérique qui encombre plus ou moins les serveurs du monde entier. Vous ne vous en douter peut-être pas, mais chaque mail reçu ou envoyé, chaque recherche Google, chaque connexion à votre compte Facebook/Instagram/Twitter, chaque vidéo regardée sur Netflix… ainsi que toutes vos données (informations, photos…) sont enregistrées, stockées sur des serveurs, souvent à l’autre bout du monde ou en Europe. Ces « datacenters » fonctionnent h24, 7 jours sur 7 et nécessitent beaucoup d’énergie pour fonctionner. Autant vous dire que tout cela n’est pas très écolo et que cela ne va pas aller en s’arrangeant.
Je sais très bien qu’aujourd’hui, dans notre monde actuel, il n’est pas facile de se priver d’internet, d’arrêter les réseaux sociaux et de supprimer tous ses comptes mails. Je suis, par exemple, un très mauvais cas d’étude, puisque j’ai un blog (avec des données stockées sur un serveur), un compte Facebook, un compte Instagram, un compte Twitter, et des centaines d’autres sur différents sites. Je travaille dans le web (je suis infographiste/webdesigner) et je consulte mon compte Instagram plusieurs fois par jour, juste pour passer le temps. Donc autant vous dire que je contribue à toute cette pollution !
L’idée n’est pas d’arrêter toute vie numérique (sauf si vous en avez envie), mais plutôt de réduire au mieux ses ressources et de les consommer « mieux ».
Quelques conseils pour réduire son empreinte numérique :
Faire le tri dans sa boite mail
Je connais certaines personnes qui ne font jamais le tri dans leur boite mail, professionnelle ou personnelle, et qui se retrouvent avec plus de 300 mails non lus et des milliers dans la corbeille. Par flemme de les traiter/supprimer et le fameux « au cas où ».
Sur ce point, je suis vraiment tout le contraire, et encore plus dernièrement, lorsque j’ai pris la décision de « purger » mes boites mails et surtout mes archives. Je consulte quotidiennement mes mails, les traite au fur et à mesure, les supprime lorsqu’ils ne m’intéressent pas et j’en archive quelque uns, au cas où. Mais je me suis récemment rendue compte que ces fameux mails archivés ne servaient à rien : certains dataient de 2009, soit 10 ans d’archive !, et je ne les avais bien sûr jamais consulté… Toute cette énergie perdue dans un stockage inutile… J’ai donc dis au revoir à tous les mails envoyés et reçus pendant mes études, les projets, les conversations échangées, les blagues… Cela fait quelque chose, mais je n’y avais clairement pas touché depuis 10 ans.
Je vous conseille donc de faire un nettoyage de printemps dans vos boites mails, c’est assez simple mais cela peut prendre un peu de temps :
– supprimez tous les mails inutiles
– faites le tri dans les très anciens mails
– créez des sous-dossiers afin de trier et archiver vos mails les plus importants (comme des factures). Pas besoin de garder des vieux mails de réservation, si vous souhaitez vous souvenir des endroits que vous avez préféré, notez-les ou créez-vous un compte mapstr pour les retrouver facilement. Certes cela fait de nouvelles données stockées sur un autre serveur, mais cela permet de faire le tri.
– videz la corbeille
Pour Gmail par exemple, il y a une façon assez simple d’accéder aux anciens mails, tapez dans la barre de recherche en haut :
– older_than:2y (pour accéder aux mails vieux de 2 ans ici)
– larger:2m (pour accéder aux mails trop lourds qui encombrent votre boite mail)
Si vous en avez la possibilité (et le temps), je vous conseille de le faire également au boulot. Je sais que c’est parfois compliqué de supprimer des mails d’échange avec un client (il est parfois utile d’avoir des « preuves » ou un historique d’une conversation), mais avouons-le, tous les mails ne sont pas utiles et nécessaires.
La meilleure manière est de le faire au fur et à mesure, en supprimant les mails inutiles (qu’on s’envoie entre collègues ou les petits mails de réponse), de trier les importants dans des sous-dossiers et d’archiver les plus importants. Et n’oubliez pas de vider votre corbeille !
Sachez qu’il est aussi parfois plus simple et plus rapide, pour obtenir une information ou une explication, de se déplacer auprès d’un collègue (sans le déranger toutes les 10 minutes bien sûr), plutôt que d’envoyer un mail, qui peut parfois être mal compris ou mal interprété.
Attention au poids de vos emails
Toujours dans un souci de ne pas encombrer votre boite mail, ou celle de votre correspondant, il est plus responsable de ne pas envoyer des mails trop lourds, avec des pièces jointes volumineuses.
Si malgré tout, vous avez besoin d’envoyer ces fichiers, passez par un service en ligne d’envoi de fichiers. Le plus connu est bien sûr WeTransfer, qui propose cela gratuitement. Certes, cela fait passer vos fichiers volumineux, et peut-être confidentiels, par une entreprise américaine et des serveurs on ne sait où. Mais vous avez la garantie que ces fichiers seront supprimés des serveurs au bout de 30 jours et qu’ils n’encombreront pas plusieurs boites mails.
Si vous avez besoin de maîtriser vos envois, leur accessibilité ou leur confidentialité, que ce soit au sein de votre entreprise ou chez vous, d’autres alternatives existent. Vous pouvez par exemple passer par un serveur FTP plus ou moins sécurisé, ou d’autres services en ligne, spécialisés dans ce domaine.
Mission : désabonnement aux newsletters
Un autre gros chantier de votre mail : les newsletters. Nous sommes tous, que nous le voulions ou non, abonnés à un nombre incommensurable de newsletters, plus ou moins inutiles, que l’on supprime souvent sans même les ouvrir.
Je ne vous apprends, le conseil ici est de vous désabonner de toutes ces mails.
Pour cela, il existe un outil assez simple, Cleanfox, qui s’occupe de référencer toutes les newsletters reçues sur votre boite mail et vous permet ensuite, en un clic, de vous désabonner de celles que vous souhaitez. C’est rapide et plutôt efficace. Cela permet de faire le gros du travail. Le reste sera ensuite un travail du quotidien : chaque fois que vous recevrez une newsletter, il vous faudra l’ouvrir et cliquer sur le lien de désabonnement, tout en bas de ce mail.
Ne pas abuser du « cloud »
Nous avons l’habitude aujourd’hui de tout enregistrer en ligne, sur le cloud ou via des services de sauvegarde, comme Dropbox, pour archiver et retrouver facilement nos fichiers. Mais tous ces documents archivés et enregistrés, accessibles n’importe où et n’importe quand, demandent de nombreux serveurs pour tout stocker et impliquent beaucoup d’énergie consommée. Il ne faut donc pas en abuser et stocker inutilement tout et n’importe quoi. Cela peut en plus vous faire faire quelques économies, puisque ces services sont bien souvent payants lorsque vous dépassez le petit plafond autorisé.
Attention donc à l’usage que vous en faites.
Il est aussi surtout très important de réellement sauvegarder vos photos ou autres fichiers importants pour vous et d’en avoir une copie « physique » près de vous.
Dernier exemple en date qui devrait vous convaincre de ne pas vous reposer entièrement sur les clouds ou autres réseaux sociaux : mySpace, suite à une migration de serveur, a récemment perdu les données ajoutées sur le site entre 2003 et 2015. Des centaines de milliers de compositions, photos ou vidéos, si ce n’est plus, perdues à tout jamais par leur auteur s’ils ne les avaient pas archivées.
Pensez donc à sauvegarder tout ce qui vous intéresse sur un disque dur ou une clé USB.
Pour les iPhone, il existe une solution simple et efficace pour sauvegarder votre contenu : la clé USB SanDisk iXpand. Elle se branche directement sur votre téléphone et sauvegarde automatiquement vos photos/vidéos et vos contacts. Vous pouvez ensuite les transférer sur votre ordinateur si besoin. J’utilise cette solution depuis de nombreuses années.
Pour en revenir à notre propos écologique, pour vous échanger des fichiers volumineux, plutôt que de vous les envoyer, vous pouvez, si bien sûr cela est possible, passer par une clé USB. C’est très « old school » mais très efficace :
Enregistrer ses sites favoris
Cela peut paraître anodin comme geste, mais ajouter ses sites préférés dans sa barre de favoris permet d’économiser pas mal d’énergie.
En effet, avoir un accès rapide à un site que l’on consulte quotidiennement élimine l’étape de recherche dans Google et donc de faire appel à des serveurs à l’autre bout du monde pour y accéder.
Si c’est un site que vous consultez régulièrement, vous pouvez également taper directement son adresse dans la barre du haut, avec un peu de chance votre navigateur le retrouvera avant que vous n’ayez fini de le taper et vous le proposera directement.
Allégez votre téléphone
On en parle souvent en ce moment, mais la « digital detox » a forcément un petit aspect écologique. Mais si vous n’avez pas envie de vous passer de votre téléphone pour le moment, vous pouvez peut-être avoir envie d’être moins happé dès lors que survient une notification dont vous n’aviez pas besoin.
Pour ma part j’ai « customisé » à fond mon téléphone afin de ne plus recevoir de notifications ou d’alertes sur l’écran (cela ne m’empêche pas de consulter mon téléphone toutes les 5 minutes…), j’ai empêché une bonne parie des applications de se mettre à jour en fond (économie de batterie et d’énergie) et j’ai surtout désinstallé pas mal d’applications, comme Facebook. J’aimerais le faire pour Instagram et Twitter, mais je n’arrive pas à sauter le pas.
Changer de moteur de recherche
Pour naviguer sur le web de façon plus « écologique » et responsable, il est conseillé de changer radicalement de moteur de recherche. Le géant Google est très loin de toutes ces préoccupations. Heureusement, d’autres sites, de plus petite envergure, remplissent la même fonction, avec chacun un petit plus :
– Ecosia, moteur de recherche allemand qui reverse 80 % de ses bénéfices afin de replanter des arbres au Burkina Faso, au Pérou, en Tanzanie et à Madagascar,
– Lilo, moteur de recherche français qui finance des projets sociaux et environnementaux à hauteur de 50% de son chiffre d’affaires (projets choisis par les utilisateurs),
et en bonus,
– Qwant, un moteur de recherche français, respectueux de vos données personnelles et de votre historique de navigation.
Faire l’impasse sur l’imprimante
On s’éloigne un peu de « numérique » tout en restant dans l’écologie avec un petit point sur les imprimantes et l’utilisation que l’on en fait. Je vais donc éviter de dire qu’il ne faut pas imprimer tous ses mails, car j’espère que c’est évident pour tous. Mais il est facile de recycler le papier sur lequel on n’a pas imprimé en recto verso (pour en faire un carnet par exemple ou pour réimprimer de l’autre côté) ou de faire quelques économies en imprimant en noir et blanc quand la couleur n’est pas nécessaire.
Éteindre au lieu de mettre en veille
Autre évidence, qui devrait l’être pour tous : les modes veille consomment de l’électricité ! Même si cela ne représente pas beaucoup au vu de la consommation réelle de l’appareil, il faut se rendre compte qu’une télévision par exemple, qui est regardée 1h par jour, est donc en veille pendant 23h. Une consommation complètement inutile et facile à corriger ! Éteignez vos écrans d’ordinateur, vos télés, vos appareils dès que n’en avez plus besoin, plutôt que de les mettre en veille. C’est un petit geste de plus pour vous, mais un grand pour la planète.
2 commentaires
Coucou,
Merci pour toutes ces informations. Effectivement il y a beaucoup à faire mine de rien ( boites mails, newsletters). Toutefois il existe aussi des astuces assez simple que l’on peut dors et déjà appliquer ! Merci pour le site cleanfox je ne le connaissais pas. Très intéressant en tout cas comme article 😉
Les mails et les newsletters, c’est ce qui prend le plus de temps, ça peut être décourageant, mais ça vaut le coup !
Il faut y aller petit à petit 🙂